Sarah Dumortier

Docteur en Histoire Moderne

Chercheur associé à l’Institut de Recherches Historiques du Septentrion ( IRHIS – université de Lille )

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RECHERCHE

Thèse

Thèse soutenue le 26 novembre 2015, à l’Université de Lille, mention « Très honorable » et « Félicitations » du jury, sous la direction de René Grevet: Le célibat ecclésiastique offensé au sein du clergé paroissial de la France septentrionale (XVIe – début XIXe siècle).

Membres du jury :

Scarlett Beauvalet, Professeur d’histoire moderne à l’Université de Picardie Jules Verne

Anne Bonzon, Maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Paris VIII

Véronique Demars-Sion, Professeur émérite d’histoire du droit à l’Université de Lille II

Gilles Deregnaucourt, Professeur d’histoire moderne à l’Université d’Artois

René Grevet, Professeur émérite d’histoire moderne à l’Université Lille III

Stéfano Simiz, Professeur d’histoire moderne à l’Université de Lorraine.

Thèmes de recherche

  • Histoire du genre, des masculinités et des féminités
  • Histoire du catholicisme de la modernité
  • Histoire de la famille et de la démographie historique
  • Histoire sociale
  • Histoire des mentalités
  • Histoire culturelle
  • Histoire du droit (officialités et droit canonique)
  • Histoire de la criminalité et de sa répression
  • Histoire de la violence
  • Histoire des patrimoines septentrionaux.

Activités de recherche 

  • Membre de la Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR)
  • Membre du Réseau d’études pluridisciplinaires sur les paternités et les maternités
  • Membre du projet « Genre et Justice du XVIe siècle à nos jours » coordonné par le Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits

ENSEIGNEMENTS

  • Introduction à l’histoire du monde moderne (L1)
  • La France de Louis XIV : économie, institutions, société (L1)
  • Historiographie (L1)
  • Affirmation et contestation de la monarchie française (L2)
  • Paléographie moderne (L2)
  • Patrimoines immatériels de l’époque moderne (L2)
  • Culture et religion à l’époque moderne (L3)
  • Histoire du genre et des femmes à l’époque moderne (L3)
  • Histoire de l’Europe à l’époque moderne (M1Histoire et Journalisme)
  • Histoire épistolaire de l’époque moderne (M1Histoire et Journalisme)

PUBLICATIONS

Ouvrage

Sexualité et conjugalité du clergé paroissial (1500-1789), L’Harmattan, Paris, (à paraître)

 

Direction d’ouvrages

Avec C. Vialle-Hugon et O. Rota, Le Péché, Mélanges de Sciences Religieuses, (à paraître)

 

Chapitres d’ouvrages collectifs

  • « Épier son curé sexuellement délinquant. Les surveillances nocturnes villageoises (XVIe-XVIIIe siècles) » dans A-C. Ambroise-Rendu, G. Garnier (dir.), La nuit blanche de l’Antiquité à nos jours, à paraître.
  • « Prêtre et amoureux. Quelles masculinités pour les ecclésiastiques dévoyés ? (XVIe -XVIIIe siècle) » dans J-P Gay, S. Mostaccio, J. Tricou (dir.), Masculinités sacerdotales. Approches historiques, Bibliothèque de la Revue d’Histoire Ecclésiastique, Brepols, Turnhout, 2023, p. 279-290
  • « Victimes ou folles ? Les violences sexuelles au prisme du regard de la folie (France, XVIIe-XVIIIe siècle) dans M. Closson, N. Grande, C. Nédelec, G. Tranié, Femme et folie sous l’Ancien régime, Classiques Garnier, Paris, 2022, p. 287-299.
  • « Le prêtre, un bon père ? Contribution à l’étude des représentations et des pratiques de la paternité à l’époque moderne », Encyclo. Revue de l’École doctorale ED 624, n°10, Paris, 2019, p. 35-50.
  • « Le célibat ecclésiastique : une vision confessionnelle divergente dans les diocèses septentrionaux (XVIe-XVIIe siècles) » dans J. Léonard (dir.), Clergés en contact à l’ère des divisions confessionnelles, PUR, Rennes, 2016, p. 209-220.

 

Articles dans des revues à comité de lecture

  • « Marc-Antoine Curaté. Itinéraire d’un prêtre marié » dans Annales historiques de la Révolution française, à paraître.
  • « “Il est impossible de souffrir plu lontems les ordures qui se font au presbitaire.” La paroisse, entre tolérance et condamnation de la sexualité des gens d’Église (XVIe-XVIIIe siècles) », dans Source(S). Arts, civilisation et histoire de l’Europe, n°11, Strasbourg, 2017, p. 107-124.
  • « De la conjugalité du prêtre sexuellement dévoyé : contribution à l’étude des normes de la sexualité (XVIe-XVIIIe siècles) », Revue d’histoire de l’Église de France, tome 102, 2016, p. 257-269.
  • « Du prêtre concubinaire au curé volage (XVIIe-XVIIIe siècles, diocèse de Cambrai) », Revue du Nord, tome 95, n°399, 2013, p. 57-70.

COMMUNICATIONS

Colloques

 

  • 23-24 mars 2023 : Communication Colloque Regards sur le vieillissement féminin de l’âge classique au romantisme : expériences intimes, représentations, autoreprésentations : « L’âge canonique, la fin de la sexualité ? Regards sur le vieillissement des servantes ecclésiastiques à l’époque moderne », Université de Rennes 2, Rennes.

 

Présentation : Droit canonique et statuts synodaux diocésains rappellent qu’il faut chasser du domicile des gens d’Église les servantes trop accortes, celles qui n’étaient pas « hors d’âge », celles qui avaient moins de 40 ans en règle générale, afin d’éviter tout scandale. De même, les sentences des officialités montrent la condamnation des prêtres tenant chez eux des femmes n’ayant pas l’âge requis. Cet âge dit canonique est-il, alors, le symbole même, aux yeux de l’institution, du vieillissement féminin conduisant à une absence de sensualité et / ou de sexualité ? La démographie historique peut expliquer cette réalité par l’espérance de vie et les difficultés du quotidien qui usent les populations et, par conséquent, les femmes, leur donnant une apparence physique peu séduisante. Le corps décati de la femme, ou tout au moins perçu comme tel par les autorités ecclésiastiques, inquiète peu ; quel ecclésiastique succomberait à une femme dont la « première mort » a débuté ? La femme de plus de 40 ans serait alors dénuée d’envies, de beauté et de séduction en raison même de son âge et du statut inhérent à l’âge. Or, les sources des tribunaux ecclésiastiques montrent des servantes dites « hors d’âge » qui officient au sein des presbytères et ont des relations amoureuses et sexuelles avec leur maître. Elles sont, également, parfois les victimes de ces hommes. Si l’apparence physique transparaît peu dans les archives, les réalités de la chair y sont bien présentes ; elles permettent au chercheur de découvrir des femmes âgées mais qui ont apprivoisé leur nouveau corps, qui font preuve de séduction, d’une apparence affable, qui profitent d’une sexualité sans les dangers de la maternité et qui ne cadrent pas avec la pensée masculine et théologique de la vieillesse féminine.

 

  • 26 mars 2021 : Communication Colloque Femmes et folie sous l’Ancien Régime: « Victimes ou folles ? Les violences sexuelles au prisme du regard de la folie (France, XVIIe-XVIIIe siècle), Université d’Artois, Arras.

 

Présentation : Plaider la folie, la démence pour échapper à la sanction est une pratique commune sous l’Ancien Régime ; cependant, accuser la victime de folie pour se dédouaner du crime est un usage que l’on rencontre également dans les sources judiciaires, celles des tribunaux séculiers ou des officialités et, majoritairement, à l’encontre des femmes. Le viol étant déjà un phénomène peu judiciable en raison de son traitement par la preuve formelle, ce crime devient difficilement exploitable juridiquement lorsque l’auteur accuse la victime de folie. Devant faire face à son bourreau, à la justice et au voisinage, la femme se retrouve alors dans une position où tous s’octroient le droit de la juger, en tant que personne raisonnable, comme l’entend Foucauld ou en tant que « folle » selon des argumentaires bien éloignés du sens médical ou psychiatrique. En effet, à quoi correspondent ces termes de « folie » ou « d’hystérie » appliqués à des victimes de violences sexuelles ? Quels sont les comportements pouvant pousser une paroisse à corroborer ces accusations de folie ? Quelles sont les femmes les plus enclines à se retrouver dans ces accusations malgré la probité de leurs dires ? De même, la folie, entendue selon les représentations de l’époque moderne, devient un enjeu de preuve et de récusation face à un crime sexuel qui n’est plus à prouver mais qui devient imagé. La victime est alors présentée comme hystérique, démente et l’accusation peut l’associer à la possession maléfique, ce qui conduit la justice à passer de la présomption au doute et à la remise en cause de la parole féminine au profit de l’accusé.

 

  • 07 mars 2018 : Communication Colloque Masculinités sacerdotales. Approches historiques : « Prêtre et amoureux. Quelles masculinités pour les ecclésiastiques dévoyés ? (XVIe –XVIIIe siècle) », Université de Louvain-La-Neuve, Belgique.

 

Présentation : L’étude d’un corpus judiciaire permet de mener une réflexion sur la masculinité singulière des ecclésiastiques sentimentalement et / ou sexuellement actifs. Plusieurs axes d’approches ont démontré le caractère intrinsèque d’une masculinité fondée essentiellement sur la virilité et les rapports sociaux inhérents à l’Ancien Régime. Le prêtre dit amoureux est avant tout un homme qui exerce et s’exprime dans une société où la masculinité repose sur des valeurs codifiées et normées et rompt ainsi avec la masculinité sacerdotale qui lui est propre. Cependant, cette dernière coexiste avec une virilité interdite car l’homme de Dieu exerce sa fonction et reste le représentant du sacré. Il est alors à la fois un homme soumis aux pulsions de la chair, un ecclésiastique obéissant au dogme et un être hybride condensant deux visages contradictoires et rédhibitoires. Ses masculinités sont donc multiples mais elles subsistent et ne suscitent généralement que l’indifférence tant que la fonction curiale permet à la communauté d’espérer son salut. C’est réellement lorsque l’homme de Dieu est désacralisé par une sexualité trop scandaleuse que la fonction prend l’ascendant sur l’homme.

  • 01 juin 2017 : Communication Colloque Séduire. Discours, représentations et pratiques de la séduction du Moyen-Âge à nos jours : « Le prêtre courtisan : l’art de la séduction des ecclésiastiques sexuellement dévoyés (France septentrionale, XVIe-XVIIIe siècles) », Université Jean Jaurès, Toulouse.

 

Présentation : Le concubinage du curé avec la servante du presbytère est une réalité bien connue de l’historiographie, néanmoins les manquements au célibat sont loin d’être linéaires, les sources des officialités mettant en exergue des prêtres séduisants et séducteurs. Il convient de s’interroger sur les méthodes utilisées par le clergé paroissial dévoyé pour convaincre femmes et filles de s’abandonner à leur bon plaisir. Le caractère sacré de l’ecclésiastique doit être au centre des recherches : représentant l’espoir du salut, le personnage du sacré, celui qui fait l’onction du baptême et de l’extrême onction avec le saint-chrême consacré par l’évêque le jeudi saint, celui qui tient l’hostie consacrée en vertu de la transsubstantiation. Il exerce ainsi une fascination sur des ouailles vivant dans la crainte de Dieu et peut passer, aux yeux de certaines femmes, pour le personnage de la pureté et amener le désir féminin.

 

  • 17 Octobre 2014 : Communication Colloque Clergés en contact à l’ère des divisions confessionnelles (XVIe-XVIIe siècles) : « Le célibat ecclésiastique : une vision confessionnelle divergente dans les diocèses septentrionaux (XVIe-XVIIe siècles), CRUHL, Université de Lorraine, Nancy.

 

Présentation : La naissance du mouvement de réforme protestant va amener l’Église catholique à reformuler l’interdiction du mariage ecclésiastique. Or, au cœur des diocèses septentrionaux, terreau fertile de la réforme protestante, ces oppositions doctrinales se manifestent et induisent de nouvelles représentations du célibat ecclésiastique. Plusieurs comportements se dégagent : la conversion d’ecclésiastiques à la religion réformée qui vont alors embrasser le statut matrimonial, l’influence de la possibilité d’un mariage pour les clercs qui vont user de ce prétexte dans leurs entreprises de séduction, la présence de prêtres mariés mais toujours rattachés à l’Église catholique romaine. L’influence des deux confessions sur le mariage ecclésiastique est manifeste au sein de cet espace géographique tant par les conversions, la connaissance du « mariage en hollande » des prêtres catholiques ou encore au sein des consistoires.

 

Journées d’études

 

  • 21 octobre 2016 : Communication Journées d’Études Femmes déviantes, femmes criminelles face à leurs juges dans les anciens Pays-Bas et l’Europe du Nord-Ouest de la fin du Moyen Âge au début de l’ère industrielle: « L’infanticide dans le Nord : de la jurisprudence royale au code Napoléon », Université d’Artois, Arras.

 

Présentation : L’infanticide, qui se définit comme l’assassinat d’un enfant par sa mère, relevait à la fin de l’époque moderne d’une criminalité que l’on jugeait exclusivement féminine et même si son interprétation a varié au cours des XVIIIe et début XIXe siècles, ce crime suscitait dans les discours juridiques, médicaux et théologiques une réprobation latente. En effet, avant l’époque révolutionnaire, on enfantait pour Dieu, à la fin du XVIIIe siècle, on engendrait pour la patrie d’où le caractère abominable de l’infanticide. Néanmoins, ce crime émaille les sources judiciaires qu’il s’agisse des archives parlementaires, des sources issues des officialités ou encore les archives des cours d’assises. La première difficulté rencontrée avec ce type de sources est de distinguer l’avortement de l’infanticide ; en effet, de nombreux arrêts ou dossiers de procédure ne permettent pas réellement de définir si nous avons affaire à un avortement qui conduit à une fausse-couche ou à un crime commis à la naissance de l’enfant. Deuxième difficulté : il est impossible d’établir une étude quantitative : en effet, la majeure partie des procédures judiciaires rencontrées ont été entamées après la découverte, souvent hasardeuse, d’un corps de nouveau-né. On s’intéresse donc ici à l’échec de la norme et on peut supposer que bien des femmes ont commis ce crime sans jamais en être inquiétées, que l’on s’intéresse aux procédures tombant sous le joug de la justice royale ou sous celui du code des délits et des peines de 1791 ou du code Napoléon.

 

  • 9 juin 2016: Communication Journée d’Études Maternités. Paternités. Représentations. Pratiques. Nouvelles perspectives: « Le prêtre, un bon père ? Contribution à l’étude des représentations et des pratiques de la paternité à l’époque moderne », Université Paris Diderot-Paris VII, Paris.

 

Présentation : Si pater is est quem nuptiae demonstrant, si le statut de pater familias ne s’entend que dans le cadre de la vie maritale, si « en dehors du mariage, pas de pères mais de vulgaires fornicateurs », force est de constater que ces hommes d’Église, pour qui l’ordination est un empêchement dirimant de mariage, sont des « pères ». Leurs pratiques sont multiples et s’inscrivent dans l’histoire générale de la famille de l’Ancien Régime. Le refus de la génération s’exprime au même titre que la tendresse au sein du presbytère ou que la reconnaissance légale de ces enfants. Ces attitudes, difficilement quantifiables, reposent sur des facteurs externes au statut ecclésiastique et permettent d’établir des comparaisons avec les notions de « paternity » et de « fathering ».

 

  • 23 mai 2016 : Communication Journée d’Études Pratiques sexuelles et pratiques sexuées à l’âge séculier : « Transgresser le sacré : discours, représentations et normes de la sexualité des gens d’Église à l’époque moderne », Campus Condorcet, Cité des humanités et des sciences sociales, Paris.

 

Présentation : « Le stupre ou la fornication avec des personnes consacrées à la religion est puni d’une manière très sévère » indique le Dictionnaire de jurisprudence de Guyot, en 1779. Cependant, tout au long de l’Ancien Régime, des ecclésiastiques, rompus à la morale chrétienne condamnant les plaisirs de la chair, se livrent à la luxure, à la conjugalité, au crime sexuel. La justice ecclésiastique, secondée par la justice séculière, lutte contre ces prêtres dévoyés et tente d’imposer une normalisation de leurs comportements par des statuts, des synodes et des ordonnances. La sexualité des ecclésiastiques ne peut pas s’exprimer et n’est donc pas codifiée. Ces hommes d’Église ont, néanmoins, conscience des discours et des normes sexuelles attendues chez les laïcs par le biais des manuels de confession. La confrontation entre les discours des autorités et les réalités sexuelles de la minorité dévoyée permet de mettre en lien l’affranchissement et la conformité de la sexualité de ce clergé avec les matérialités attendues.

 

  • 04 mai 2016 : Communication Journées d’Études Femmes déviantes, femmes criminelles face à leurs juges dans les anciens Pays-Bas et l’Europe du Nord-Ouest de la fin du Moyen Âge au début de l’ère industrielle: « Amorale, adultère ou incestueuse : la compagne du prêtre face à ses juges (France septentrionale, XVIe-XVIIIe siècle) », Université d’Artois, Arras.

 

Présentation : Les traités juridiques de l’Ancien Régime définissent l’adultère en tant que crime qui ne se punit qu’en la personne de la femme. Or, les dossiers de procédure des officialités septentrionales et les archives des Parlements donnent de ces concepts juridiques une vision bien différente : la ou les compagnes d’un homme d’Église n’y apparaissent pas en tant que coupables mais comme simples « objets » ou témoins. En l’absence de procédure accusatoire et dans le cadre d’un procès ex officio, la femme déviante n’apparaît devant la justice qu’en tant que preuve de l’inconduite de l’ecclésiastique et non pas en tant que criminelle. Or, la comparaison entre les sanctions infligées par les tribunaux dans le cadre d’affaires de mœurs laïques et la quasi absence de répression contre les maîtresses des hommes de Dieu, amène de nombreuses interrogations tant sur la nature des peines infligées que sur la conception des crimes par les justices ecclésiastique et séculière.

 

  • 03 mai 2016 : Communication Journée d’Études Genre et demandes de justice depuis la Renaissance : « Bafouées, violées : dénoncer et réparer l’innommable à l’époque moderne », Université de Picardie Jules Verne, Amiens.

 

Présentation : Simple transgression morale à l’époque moderne, le viol n’a pas de réelle définition juridique et se confond bien souvent avec l’adultère, le rapt, le stupre d’autant plus que le vocable « viol » n’apparaît que rarement. Or, à partir d’un corpus composé de procédures judiciaires à l’encontre d’ecclésiastiques sexuellement délinquants, la question du traitement infra-judiciaire et judiciaire des femmes violées sous l’Ancien Régime apparaît. Il est alors possible de mettre en lumière la capacité d’action des victimes de violences sexuelles ainsi que le cheminement judiciaire d’une possible réparation. Les textes normatifs ne peuvent suffire à l’historien pour analyser la réciprocité entre violence et justice car le crime est d’abord commis au sein d’une communauté porteuse de ses propres normes. Or réparer les violences physiques correspond avant tout à réparer l’honneur, la fama d’un père, d’un époux, d’une famille, d’une communauté. Cet acte banal et banalisant n’appelle ni empathie ni compassion, sa dénonciation conduit à faire de la victime une coupable tant il est imputable à la femme, vile séductrice dont l’honorabilité doit être sans faille.

 

  • 19 Novembre 2014 : Communication Journée d’Études La prostitution urbaine en Europe du Moyen Âge à nos jours: « Prêtres et prostituées : de la morale du confessionnal à la réalité d’après les dossiers de procédure des officialités (XVIIe-XVIIIe siècles) », Université Toulouse Jean-Jaurès, Toulouse.

 

Présentation : À travers les dossiers de procédure des officialités diocésaines, on observe une nette augmentation de la fréquentation des prostituées au siècle des Lumières, gage certain d’un encadrement bien plus strict des autorités ecclésiastiques et de l’effacement progressif de relations bien trop voyantes aux yeux des paroissiens. Face à ce constat, il est nécessaire de s’interroger sur la « clientèle » ecclésiastique, ses pratiques sexuelles, la codification et la normalisation du recours aux prostituées au fil des siècles de l’Ancien Régime. La question du « hors-normes » étant centrale, il convient d’accorder une place primordiale à la répression de ces liaisons honnies bien que la fréquentation des prostituées soit un délit équivalent, voire moins important, pour les autorités ecclésiastiques, que la connaissance charnelle de la servante.

 

Séminaires

 

  • 20 avril 2021 : Communication Séminaire de recherche Master L’autre et le sujet dans l’histoire: « Le viol et ses dénégations aux prismes des sources judiciaires », Université de Nantes, Nantes.

 

  • 30 septembre 2016 : Communication Séminaire de recherche Trop c’est trop : « “Il est impossible de souffrir plu lontems les ordures qui se font au presbitaire. ” La paroisse, entre tolérance et condamnation de la sexualité des gens d’Église (XVIe-XVIIIe siècles), Université de Strasbourg, Strasbourg.

 

  • Avril 2012 : Communication Séminaire de recherche Eclesiasticos y justicia desde la Edad Media : « Celibato eclesiastico y justicia eclesiastica en el Norte de Francia », Universidad Complutense de Madrid, Madrid.

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