Les Nocturnes de l'Histoire à la FLSH

La Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Catholique de Lille, en partenariat avec l’unité de recherche MUSE et Les Nocturnes de l’Histoire, vous propose Les Nocturnes de l’Histoire à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines le mercredi 27 mars 2024 de 16h30 à 21h30.

Université Catholique de Lille, 60 boulevard Vauban à Lille

Evénement ouvert à tous sur inscription.

 Programme

 

16h30 – 17h15 : Visite – Les mémoires de la Grande Guerre à l’Université Catholique de Lille par Philippe Diest, Docteur en histoire contemporaine, laboratoire MUSE, FLSH, Université Catholique de Lille – Salle Berryer

Résumé : Fondée dans les années 1870, l’Université Catholique de Lille a connu la Première Guerre mondiale dont elle conserve la mémoire sur plusieurs supports. Le souvenir des étudiants et des enseignants morts au front est, par exemple, entretenu par des plaques apposées sur les murs des différents bâtiments tandis qu’une statue rend hommage à Joseph Willot, professeur en pharmacie et surtout coauteur de journaux clandestins opposés à la propagande allemande.

Après une courte contextualisation historique, un circuit sera réalisé dans les locaux de l’Université Catholique de Lille pour présenter les supports mémoriels évoquant la Première Guerre mondiale.

 

17h15 – 18h : Communication – La presse comme source de l’histoire par Loïc Laroche, Docteur en histoire contemporaine, laboratoire MUSE, FLSH, Université Catholique de Lille – Amphi René Thery

Résumé : La presse, par sa couverture régulière, ample, méthodique et détaillée de l’actualité dans tous ses aspects, politiques, sociaux, économiques, culturels…, est une source d’une immense richesse notamment pour la recherche historique. Elle est, par ailleurs, largement disponible car relativement bien archivée et assez aisément consultable. Aussi, nous nous proposons de présenter la presse comme source en histoire, à l’aide de différents exemples, supports et outils papiers et numériques.

 

18h – 18h45 : Communication – La zone rattachée : occupation, collaborations, résistances” (1940-1944) par Guillaume Pollack, Agrégé d’histoire, docteur en histoire contemporaine, ATER à l’Université Paris-Est Créteil – Amphi René Thery

Résumé : Cette conférence s’intéresse aux conséquences de la défaite de la France en 1940 pour les populations des départements du Nord et du Pas-de-Calais.

Elle s’intéresse, tout d’abord, aux spécificités de l’installation de l’administration militaire allemande et de ses conséquences à l’échelle locale. Elle analyse, ensuite, la question des pratiques quotidiennes liées à la survie et au ravitaillement. Elle s’intéresse, de plus, aux différentes modalités d’engagement en faveur des nazis. Enfin, elle présente les différentes activités clandestines fondées et organisées par les résistantes et les résistants.

 

18h45 – 19h30 : Communication – L’Affaire de la nurse Daniels par Jean-Charles Desquiens, Docteur en histoire médiévale, laboratoire MUSE, FLSH, Université Catholique de Lille – Amphi René Thery

Résumé : Il s’agit de retracer, sous forme d’enquête historique, une affaire qui a défrayé les chroniques et, notamment, fait la une du quotidien Le Grand écho du Nord de la France : l’assassinat d’une jeune nurse anglaise dont le corps fut retrouvé en février 1927 au pied de la Colonne de la Grande armée à Wimille. Sa collègue, miss McCarthy, rentrée en Angleterre, refuse de revenir en France pour répondre aux questions des enquêteurs. La mort d’une jeune nurse loin de chez elle, une amie qui refuse de s’expliquer : tout autant de matière pour les journalistes qui vont rivaliser en hypothèses et conjectures des plus logiques aux plus farfelues.

L’objectif de cette communication, outre surfer sur la vague des cold cases, dont le public est friand, est d’exploiter la presse qui permet de présenter autre chose que des documents provenant d’archives ou une synthèse documentaire sur le sujet. C’est aussi l’idée de mettre les personnes d’aujourd’hui dans la peau d’un lecteur d’hier, qui pourront se rendre compte de l’intérêt des journaux de cette période dans ces affaires, délivrant chaque jour à ses lecteurs des précisions ou hypothèses farfelues et de les mettre dans la peau d’un historien contemporain actuel qui utilise ses mêmes matériaux afin de rédiger scientifiquement. Le public sera alors cet historien devant confronter les articles du Grand écho du Nord de la France  au archives judiciaires.

19h30 – 20h15 : Communication – L’Égypte pharaonique, un monde ancien qui hante encore les œuvres des XXe et XXIe siècles par Thomas Gamelin, Docteur en égyptologie, chercheur associé Université de Lille – Amphi René Thery

Résumé : Les égyptologues travaillent principalement sur une civilisation disparue depuis plus de 1500 ans. Cependant, il est également possible pour ces chercheurs d’étudier les traces de cette culture utilisées pour nourrir l’imaginaire d’œuvres contemporaines : les pyramides, les momies et l’art égyptien sont encore présents de nos jours, notamment dans la pop-culture.

 

19h30 – 20h15 : Communication – Déconstruire le machiavélisme par Jérôme Roudier, Docteur en philosophie, laboratoire MUSE, FLSH, Université Catholique de Lille – HA 276

Résumé : Machiavel écrivit mais ne publia pas le Prince et les Discours sur la première Décade de Tite-Live. De son point de vue, le premier de ces textes constituait une proposition politique de collaboration avec les Médicis sur ce qui pouvait constituer un projet commun : l’unification de l’Italie. La méfiance des Médicis et leur tiédeur vis-à-vis de son projet l’amènent ainsi à rédiger un texte plus proche de ses opinions personnelles, à l’usage de jeunes républicains. Le caractère non publié de ces deux textes interroge sur leur publication et leur réception. Leur écriture est inusuelle, comme la pensée de leur auteur, pour l’époque. A partir de la publication posthume de ces textes, au moins trois lectures vont s’effectuer, chacune très révélatrice de notre modernité politique. Une lecture insistant sur l’amoralisme du politique, mêlant cynisme et pragmatisme, particulièrement vivante dans les milieux huguenots de la Réforme ; une lecture républicaine qui promeut des valeurs morales propres au politique et donc détachées du substrat chrétien, qu’on peut apercevoir chez Montesquieu ou Rousseau et qui se retrouve depuis quelques décennies dans les réflexions républicaines américaines ; une « philosophie politique » concurrente de la philosophie politique traditionnelle consistant à chercher des valeurs universelles fondées sur des principes moraux.

 

20h15 – 21h : Communication – Écrire une sexualité qui ne peut exister. Le clergé paroissial septentrional face aux tentations de la chair (XVIe-XVIIIe s) par Sarah Dumortier, Docteur en histoire moderne, laboratoire MUSE, FLSH, Université Catholique de Lille – Amphi René Thery

Résumé : Aborder la question de la sexualité du clergé paroissial peut sembler paradoxal puisque cette dernière est interdite et condamnée. Toutefois, elle a une existence réelle comme en témoigne le contenu des archives des officialités même si la sexualité des ecclésiastiques est longtemps restée dans l’ombre. Interdites, condamnées et cachées, leurs pratiques sexuelles ont, longtemps, suscité assez peu l’intérêt des historiens, sauf à en faire des mesures d’étalonnage de la mise en place de la Réforme catholique. Or, comment écrire et décrire cette sexualité ? S’intéresser à la confrontation entre clergé et sexualité ne doit pas se limiter à établir un catalogue de débauches mais doit permettre d’établir les normes de ces pratiques dites déviantes, de les aborder en tant que « champ de pratiques sociales ». Établir celles d’une pratique qui, théoriquement, ne peut en posséder soulève de nombreuses interrogations sociales et nécessite de se détacher des présupposés littéraires, et parfois historiographiques, liés à l’expérience amoureuse du clergé, cette dernière ne pouvant, à plus forte raison, correspondre à une définition simple. Enquêter sur ces faits amène à quitter la conception restrictive des normes imposées et à bâtir une approche nouvelle, basée sur des normes informelles, dénuée de tout discours juridique, fondée sur une comparaison avec les discours normatifs imposés aux laïcs.