Eugénie et Delphine, lauréates de l’Agreg 2021 !
Eugénie et Delphine, félicitations. Vous êtes agrégées. Nous sommes fiers de vous. C’est la fin d’un long parcours et de beaucoup de travail. Est-ce que vous y croyiez ?
Eugénie : “J’y croyais oui et non. J’avais envie d’y croire car j’ai vraiment beaucoup travaillé et me suis investie vraiment énormément dans la préparation mais je savais que c’était un concours tellement exigeant et sélectif que je me remettais sans cesse en question. J’ai eu beaucoup de moments de doute !”
Delphine : “Pas du tout! Il y a tellement d’informations à emmagasiner et de compétences à développer que cela fait très peur. Je gardais espoir mais j’étais intimement persuadée que j’allais devoir poursuivre les efforts au moins une année de plus”.
Vous avez suivi la formation pour préparer le concours à l'IFP, organisée par M. Vincent Roger, maître de conférences en littérature anglaise à la FLSH. Est-ce que la formation était utile ? Qu'avez-vous particulièrement apprécié ?
Eugénie : “Oui, cette formation m’a aidée. Même si une grande partie du travail est un travail personnel, cette formation nous permet vraiment d’acquérir des réflexes méthodologiques, d’avoir de précieux conseils, de pouvoir s’entraîner, et surtout de pouvoir échanger avec les professeurs mais aussi avec les autres stagiaires. Pour ma part, elle a été un réel soutien”.
Delphine : “Oui, j’ai vraiment apprécié la formation. Je pense que je n’aurais pas pu être admise sans. Je n’avais pas de congé de formation, et avec un petit garçon de 2 ans à la maison, travailler toute seule sans jamais avoir de retour ou de conseils aurait été impossible. De plus, la formation m’a permis de rencontrer d’autres candidates géniales, et on s’est serré les coudes jusqu’au dernier jour !”
Pendant cette année de pandémie, les conditions de travail étaient particulières. Est-ce que ça a changé quelque chose pour vous tous ?
Eugénie : “C’est vrai que j’avais un peu peur d’avoir des cours à distance car ce que je recherchais c’était de vrais cours avec un professeur devant moi et finalement les cours à distance ont très bien fonctionné et j’avais vraiment l’impression d’être en classe. Nous avons pu travailler normalement et les professeurs étaient tout autant à notre écoute”.
Delphine : “La formation en distanciel a eu du positif et du négatif. Nous aurions aimé pouvoir être physiquement dans un centre de formation. Mais finalement, les choses se sont très bien organisées et le distanciel a plutôt bien fonctionné”.
Quand vous avez vu que vous étiez admissibles, comment avez-vous préparé les oraux ?
Eugénie : “Pour préparer les oraux nous avons pu suivre une semaine de formation à distance pendant laquelle nous nous sommes tous entraînés sur divers sujets et nous avons pu écouter les prestations de tout le monde et avoir le retour des professeurs. Ce fut vraiment une semaine enrichissante et formatrice. Ensuite, je me suis aussi beaucoup servie des rapports de jury des années précédentes et me suis imposée des entraînements réguliers”.
Delphine : “La préparation pour les oraux a été plutôt difficile : compliqué de se motiver à préparer un oral alors qu’on ne sait pas si on est admissible ! J’ai donc perdu un mois de préparation, n’ayant réussi à trouver la force de m’y remettre qu’après la parution des résultats d’admissibilité”.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui hésite à préparer le concours ?
Eugénie : “L’année de préparation au concours est certes une année difficile et parfois même décourageante mais c’est aussi et surtout une année enrichissante ! Il faut persévérer, prendre du recul et ne jamais baisser les bras. Il faut trouver son rythme, être très organisé et lire autant que possible les rapports du jury”.
Delphine : “Si on est prêt aux sacrifices que cela demande, je pense qu’il faut se lancer pour ne pas regretter ensuite de n’avoir pas tenté. Il faut y aller avec méthode et organisation, et profiter de chaque moment libre pour travailler. Encore une fois, c’est un sacré sacrifice… mais le jeu en vaut la chandelle !”