Le label [Actions Mémoire 2020] décerné à un projet radio

Le projet d’émissions de radio des étudiants de Licence 2 Histoire de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de la Catho (FLSH) a retenu l’attention de la Direction du patrimoine, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des Armées. Intitulé « Témoins et événements de l’invasion 40 dans le Nord-Pas-de-Calais » et conduit en partenariat avec le musée de la Résistance de Bondues, il a reçu la labellisation [Actions Mémoire 2020].

En effet, l’année 2020 est articulée autour de quatre thématiques mémorielles principales : L’année De Gaulle ; l’année 1940 ;  la fin du cycle du 75ème anniversaire de la Seconde Guerre Mondiale avec la libération des camps ; le centenaire de l’inhumation du soldat inconnu et l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix.

De multiples actions mémorielles à l’initiative des collectivités territoriales, des associations, des entreprises privées et des particuliers se développent cette année et les étudiants de la Licence Histoire de La Catho ne sont pas en reste. Ils ont répondu à l’appel à projets du Gouvernement, piloté sur chaque territoire par le Conseil départemental pour les Anciens Combattants (CDAC) et la Direction du patrimoine, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des Armées. L’obtention de ce label, gage de sérieux et de qualité du projet, permettra aux porteurs de projets de bénéficier d’une communication sur le site Internet de la DPMA.

Philippe Diest, responsable pédagogique de la licence Histoire, a répondu à nos questions :

logo label actions mémoires 2020 décerné à la licence histoire

Qu’allez-vous réaliser dans le cadre du projet labellisé par la Direction du patrimoine, de la mémoire et des archives (DPMA) du ministère des Armées ?

Philippe Diest : Dans le cadre du 80e anniversaire de l’invasion de 1940, les étudiants de 2e année de licence d’histoire vont réaliser des émissions radio à partir de la bibliographie existante et d’une trentaine d’enregistrements de témoignages oraux d’habitants du Nord-Pas-de-Calais conservés par le Musée de la Résistance de Bondues pour une diffusion progressive de mai à juin 2020. Nous espérons finaliser ce projet pour le 18 juin, date emblématique de l’appel du Général de Gaulle !

Comment allez-vous mener à bien ce beau projet ?

Philippe Diest : Nous avons la chance de bénéficier des studios de Radio UCLille, une Webradio implantée au cœur de l’Université Catholique de Lille. L’équipe, composée de professionnels de la radio, propose son savoir-faire et son expertise. Elle accompagnera les étudiants qui présenteront 10 émissions, encadrés par leur enseignant.  Les thématiques abordées seront diffusées progressivement pour se calquer sur la chronologie des commémorations :

  1.   Le Nord-Pas-de-Calais durant l’Entre-deux-guerres
  2.  Le Nord-Pas-de-Calais durant la Drôle de Guerre
  3.  Les combats de 1940 dans le Nord-Pas-de-Calais
  4.  Les départs pour l’Exode
  5.  Les dangers de l’Exode
  6. La bataille de Dunkerque et l’opération Dynamo
  7.  Les premières formes de résistance
  8.  Le départ pour le Royaume-Uni
  9.  L’armistice et les débuts de l’occupation allemande
  10.  L’appel du 18 juin

Vous pourrez les suivre en direct ou les retrouver en podcast sur le site web, ou l’application Radio UCLille.

Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer ce projet ?

Philippe Diest : Nous avons à portée de main un patrimoine mémoriel à transmettre : en 1940, le Nord-Pas-de-Calais est à nouveau le terrain d’une invasion marquée par des combats acharnés et la réussite de l’opération Dynamo. La proximité du Royaume-Uni, dont les troupes ont stationné dans la région durant la Drôle de Guerre, justifie une occupation plus difficilement ressentie par la population que celle de la Première Guerre mondiale. Ce souvenir, les enjeux idéologiques de ce conflit et le rapide isolement de la région expliquent une attitude particulière des habitants dont certains ont très rapidement et régulièrement souhaité transmettre la mémoire. Cependant, ces témoins ont progressivement disparu et relayer ces discours de générations en générations constituent l’un des meilleurs gages pour éviter la reconduction d’événements similaires.

Parlez-nous du partenariat avec le Musée de la Résistance à Bondues ?

Philippe Diest : Le Musée de Bondues conserve une quarantaine de témoignages d’anciens résistants, déportés, et témoins de la Seconde Guerre mondiale, dont beaucoup ont aujourd’hui disparu. Ces témoignages, recueillis entre 2000 et 2020, sont donc un patrimoine immatériel inestimable. Néanmoins, ce patrimoine est aujourd’hui difficile à valoriser in situ. En dehors de quelques montages et extraits, visibles sur bornes numériques ou lors de montages thématiques à l’occasion d’exposition, il est difficile pour le public d’en saisir la richesse et la diversité. L’action portée avec la FLSH permet de faire connaître ce patrimoine hors les murs du Musée, à un public qui ne serait pas nécessairement venu spontanément sur le site.

Qu’est-ce que cela va apporter aux étudiants ?

Philippe Diest : La mémoire est une construction socio-culturelle difficile à appréhender, notamment quand elle est transmise par des témoins 50 ans après les événements. En deuxième année, les étudiants ont assimilé les enjeux et les techniques des sciences historiques mais n’ont pas encore conscience de leur rôle à venir dans la société sur les questions commémoratives. Comparer l’histoire, à travers ses faits et ses explications fournies par les spécialistes, et la mémoire, transmise par les acteurs, constitue de ce fait un excellent exercice pour former à la fois l’historien et le citoyen. Ce fait est d’autant plus intéressant pour les étudiants qui se destinent aux métiers de l’enseignement où ils pourront, à leur tour, être des relais de la mémoire.

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