Témoignage : Pierre Kwiatkowski, Chargé d'enseignement

1. Vous êtes chargé d’enseignement à l’Université Catholique de Lille. Vous intervenez notamment dans le DU en « Santé psychologique au travail ». Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? votre formation ? votre parcours ?

Pierre Kwiatkowski : “Je suis aujourd’hui Directeur du centre de formation de Dunkerque de SOCOTEC Formation Nucléaire.
Nous proposons à nos clients des formations et actions d’accompagnement dans le domaine du nucléaire, de la maintenance industrielle et de la sécurité au travail.
Je suis diplômé du Master Psychologie du Travail et des Organisations depuis 2010 (major de promo à l’époque !).
J’ai été embauché comme formateur dans le domaine des Facteurs Organisationnels et Humains dans les organisations à risques, et j’ai évolué au fur et à mesure : formateur concepteur, chef de projet, manager, puis Directeur depuis bientôt deux ans”.

2. Quel est votre métier aujourd’hui ? Sur quoi intervenez-vous ?

Pierre Kwiatkowski : “Je manage les collaborateurs du centre de Dunkerque, dans les métiers du nucléaire, de la radioprotection, de la maintenance industrielle et de la sécurité. J’ai des missions d’Assistance Maîtrise d’Ouvrage pour différents grands donneurs d’ordre, sur de la gestion de projet ou appuis ponctuels.
J’anime des formations à destination d’intervenants sur les sites nucléaires sur le thème des facteurs organisationnels et humains, et notamment beaucoup de managers. J’anime également des formations sur le thème de la prévention des risques psycho sociaux”.

3. On comprend que les questions autour des risques psychosociaux ou de la qualité de vie au travail deviennent importants. D’après vous, ce seront toujours des sujets importants à l’avenir ?

Pierre Kwiatkowski : “Ce seront toujours des sujets importants tant qu’il y aura du travail, c’est comme dire « l’erreur est humaine, c’est un pléonasme ».
La prévention des risques, de manière générale, est une obligation qui incombe à l’employeur d’une part, mais qui doit être un vecteur de bien-être au travail.
Plus les entreprises seront à l’écoute de ces situations, et engageront des actions concrètes, adaptées et pertinentes, plus la prévention des risques permettra de développer la qualité de vie au travail.
L’exemple récent de la crise sanitaire a bien monté à quel point l’engagement de tous dans la prévention des risques est un levier de progrès collectif”.

4. Henry Cléty, le responsable pédagogique du diplôme universitaire, vous a donc proposé d’intervenir dans la formation. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Pierre Kwiatkowski : “J’anime le module sur l’ergonomie. L’objectif est d’introduire les méthodologies d’analyse de l’activité au regard des questions de santé au travail.
Par cet objectif, l’idée est de donner des repères aux participants pour qu’ils puissent avoir une vue systémique de toutes les parties prenantes de la prévention des risques au service de la santé au travail.
Chaque partie de cette intervention est construite de manière à permettre à chacun de comprendre les outils d’une part, mais surtout comment s’en servir en fonction des situations.
Ils pourront ainsi participer à la construction d’une culture de prévention plus efficace au vue de la thématique”.

5. Selon vous, d’après votre expérience et votre expertise, quelles sont les personnes qui peuvent être intéressées par cette formation ? Que peut-elle apporter aux personnes qui la suivent ?

Pierre Kwiatkowski : “Je pense que toutes les personnes amenées à travailler sur la prévention des risques peuvent être intéressées : l’employeur, le préventeur, le responsable hygiène sécurité environnement, le manager d’équipe, etc.
Cette formation donne aux participants un cadre de vue à la fois macro / théorique et micro / pratique afin d’être à même de s’emparer de ce sujet.
Cela permet d’être plus pertinent dans ses interventions, vis-à-vis des collaborateurs d’une part, mais aussi vis-à-vis de l’entreprise / organisation.
Cela évite également de se retrouver démuni face à des situations qui peuvent s’avérer complexes à gérer”.

6. En quoi, selon vous, cela peut intéresser les employeurs ou les entreprises ?

Pierre Kwiatkowski : “L’obligation de prévention des risques professionnels incombe à l’employeur, et cela ne se résume pas à la construction du Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels et de faire suivre des formations à ses collaborateurs.
Cela permet de prendre en compte que la prévention est un levier de croissance des entreprises d’une part, mais surtout de développement des compétences et du bien-être au travail, de la qualité de vie au travail.
J’aime l’expression « on ne travaille pas avec de la sécurité, on travaille en sécurité ». Cela ne concerne pas que la sécurité conventionnelle (port des équipements de protection individuelle, adaptation du poste de travail, etc.).
Cela concerne la vie de l’entreprise, la vie des personnes qui viennent y travailler et qui y donnent du sens, d’où cette notion de qualité de vie au travail.”

Pour aller plus loin

DU Santé psychologique au travail : conseil, prévention, outils

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